14 Septembre 2007
Si les souverains almoravides, les califes almohades et les sultans mérinide, avaient représenté le pouvoir suprême et absolu, la continuité de leurs autorités politiques et militaires sur un vaste territoire, était très difficile à réaliser à partir de la capitale de la dynastie. Les détenteurs du pouvoir ont confié aux gouverneurs (Wulât ou cUmâl) la tâche d'appliquer la politique du pouvoir central. Ils avaient désigné leurs fidèles parmi la famille royale et des personnalités des tribus de la création dynastique. A l'époque almoravide, le nombre des provinces au Maghrib étaient organisé de la manière suivante:
*-Marrakech et Aghmât.
*-Le pays du Sûs et le pays des Masmûda.
*-Fès.
*-Sijilmâsa et Darca.
*-Meknès.
*-Le pays de Fazâr.
*-Tanger.
*-Sabta.
*-Tlemcen.
L'Espagne musulmane était organisée en cinq provinces :
*-Séville.
*-Grenade.
*-Valence.
*-Maurcie.
*-Cordoue.
La dernière province avait constitué la base du gouvernement et du commandement militaire almoravide en Espagne musulmane. De la ville de Cordoue Nâ'ib al-Amîr, le successeur du souverain (Waliy al-cAhd) dirigeait l'ensemble des provinces de l'Andalousie. La grande majorité des gouverneurs avait une autonomie de gestion sur le territoire qu'ils gouvernent et le monopole de désigner leurs personnels, mais avec une seule condition d'être lier à la cour royale. Les souverains de leurs côtés, procédaient souvent à des mutations, pour faire obstacle aux liens qui pouvaient nuire à leurs autorités politiques. Les souverains avaient aussi l'habitude de conseiller aux gouverneurs de faire appliquer la justice selon le doit malikite entre les sujets.
Dans la période almohade, le territoire de la souveraineté politique était divisé au Maghreb de la manière suivante:
*-Bilâd Sûs.
*-Sijilmâsa.
*-Marrakech.
*-Tlemcen.
*-Bougie.
*-Salé.
*-Fès.
*-Sabta qui était souvent dans une situation d'autonomie ou liée à Gibraltar.
*-Ifrîqiya.
L'Espagne musulmane était divisée en huit provinces :
*-La province de l'ouest.
*-Séville.
*-Cordoue.
*-Maurcie.
*-Grenade.
*-Malaga.
*-Valence.
*-Carthagène.
La province de Séville était le centre de direction des Almohades en Espagne.
Les gouverneurs des provinces almohade étaient dans la première période, nommé parmi les Shaykhs almohade, mais après la constitution de l'empire, le calife cAbd al-Mu'min avait écarté plusieurs Shaykhs pour mettre à la tête des provinces sa famille et les culamas. Les Almohades n'avaient pas de gouverneurs suprêmes (Nâ'ib al-khalifat), comme dans le cas des Almoravides. Le point commun entre les deux dynasties réside dans la présentation du système central, au niveau de la province de la manière suivante:
1-Souverain / Calife ------------ Gouverneur.
2-Les Qâdî --------- Les Qâdî.
3-Secrétaire du souverain / calife ----------- Secrétaire du gouverneur.
4-Shurta (police urbain) ---------- Shurta.
5-Les Shaykhs almoravide / Almohade ---------- Les Shaykhs almoravide / almohade etc.
Le contrôle des califes almohades se faisaient par les mutations et les lettres officielles dans lesquelles, ils recommandent aux gouverneurs d'appliquer les principes du droit entre les sujets.
Dans la période mérinide, on remarque un élargissement dans le groupe dirigeant. Les sultans avaient désigné au poste de gouverneur des personnalités qui n'avaient aucun lien de sang avec la famille royale ou les tribus du pouvoir. Pendant la conquête des territoires orientaux, les sultans gardaient souvent les anciens gouverneurs à la tête des provinces. Cette politique ne signifie pas un changement d'orientation chez les Mérinides, puisque les héritiers ont occupé la place du gouverneur suprême dans des régions importantes. Par exemple Abû cAliy était gouverneur de Sijilmâsa à l'époque de son père le sultan Abû Sacîd, tandis qu'Abû al-Hasan avait mis à la tête de Tlemcen (al-Maghrib al-Awsat) son fils Abû cInân. Les provinces citées par les sources étaient semblables à celles des Almoravides et des Almohades :
*-Marrakech avec bilâd Sûs.
*-Aghmât et Tinmal.
*-Salé.
*-Fès.
*-Meknès.
*-Taza.
*-Sijilmâsa.
*-Bilâd Darca.
*-La province de l'Andalousie.
Les provinces en Andalousie ont été réduites à causes de la politique du royaume Nasrîde et les reconquêtes chrétiennes. Les gouverneurs mérinides avaient un pouvoir de direction plus élargie que les gouverneurs des deux dynasties précédentes. De l'indépendance de reconnaissance jusqu'à l'indépendance totale, les héritiers se réclamaient souvent souverain dans leurs régions. Abû cAliy par exemple avait fondé une Émirat à Sijilmâsa, tout en se livrant à des conquêtes dans la région de Sûs, Darca et Marrakech jusqu'à l'affrontement avec son père. Le pouvoir mérinide avait fait appel aux Shaykhs des tribus arabes, ce qui a été une première dans l'histoire du Maghrib occidental. Les Mérinides ont désigné les Shaykhs des tribus arabes dans des régions très difficiles à contrôler comme le sud du Maghrib occidental, ce qui a provoqué des troubles à Marrakech. Malgré le contrôle des sultans mérinides aux gouverneurs arabes, ces derniers ont affaibli le pouvoir central. La situation avait duré jusqu'à la mort de Abû cInân, où la dynastie a été divisée en deux : Hintâta à Marrakech et Banû Marîn au nord du Maghrib, ce qui avait aidé les Sa'adiens à prendre le pouvoir au Maghrib occidental.