3 Novembre 2007
Nous allons voir dans ces lignes comment les réformateurs Ibn Yâsîn et Ibn Tûmart ont donné naissance à une politique de plus en plus central? Et comment ont-ils fait pour éviter les contradictions entre le système de la confédération berbère et le modèle du pouvoir qu'ils avaient proposé? Pour répondre à ces questions, il est nécessaire de tenir compte des éléments suivants, afin d'éclaircir la mise en place de l'organisme "Anti-État".
1-Al-hijrat (exil) comme recours au symbolisme prophétique, signifie la fin d'une période politique et le début d'une autre.
2-La constitution du ribât sous forme d'un "État-modèle".
3-Le déclenchement des conquêtes des territoires, où les facteurs géo-politiques et économiques allaient joué un rôle important.
La détermination d'Ibn Yâsîn et la réussite de la période d'invitation au sein des tribus sanhâja, ont joué favorablement dans sa continuité, malgré l'hostilité des notables lamtûniens. Le choix d'une île comme refuge provisoire d'Ibn Yâsîn avait montré l'esprit d'organisation d'un homme militant pour un projet de société. Dès le début, on remarque que le refuge était un fait cité par la tradition historico-géographique dans un cadre simpliste, qui consistait à dire que devant un soulèvement plus puissant, le réformateur avait fait le choix de la paix ou tout simplement, il avait reculé devant des événements qui le dépassait. Mais il reste tout de même des questions à soulever par intérêt et par curiosité. Comment un réformateur peut-il faire le choix de la paix ou reculer devant un soulèvement après avoir réussi à aborder la société d'accueil? Pourquoi n'avait-il pas procédé aux purges politiques du "tri" (Tamyîz), comme Ibn Tûmart? Pourquoi Ibn Yâsîn avait choisi une île au lieu de combattre l'opposition de l'intérieur à partir du système "alliance contre alliance"? Le choix était-il une stratégie politique bien étudier et un plan qui allait donner plus de légitimité politique au mouvement almoravide?.
Sur le ribât d'Ibn Yâsîn, il y a des textes contradictoires, concernant le lieu et le nombre des premiers fidèles. Le premier récit consiste à dire que le ribât était dans la région de Tarûdânt. Le deuxième récit est celui d'Ibn Abî Zarc, ce dernier rapporte qu'une île face d'Oulil, de la tribu Jûdâla, était le lieu du ribât. Le troisième récit est celui d'Ibn Haldûn, l'historien avait situé l'île plus au sud et proche du fleuve du Sénégal. Nous pouvons accorder au texte d'Ibn Haldûn la crédibilité qu'il mérite, puisque le rôle du ribât (la guerre sainte), ainsi que les orientations politiques de la confédération Sanhâja depuis longtemps (la guerre contre le royaume de Ghana), faisait du sud du sahara occidental le lieu le plus favorable à la constitution d'un ribât.
Dans le cas d'un personnage intellectuel et politico-religieux qui voulait faire renaître l'histoire ou la symbolique prophétique, le ribât est liée à la hijrat (exil), c'est-à-dire l'obligation de sortir d'un espace hostile à l'autre. Donc la hijrat était un acte humain et une décision politique parce que le réformateur avait fait l'objet d'une contestation violente, la réaction d'Ibn Yâsîn et ses fidèles était de rester en vie. Il était en même temps un acte courageux, puisque les fidèles étaient loin de leurs tribus et pour quelques uns, loin de leurs familles. Ce qui laisse à croire, que la hijrat avait une autre définition chez le réformateur et les fidèles à son projet. Al-hijrat a été jugé comme un acte religieux par l'ensemble des Musulmans, puisque le prophète Muhammad l'avait faite. De ce fait rien n'empêchait Ibn Yâsîn de préserver son projet politico-religieux et social par l'acte de la hijrat. Il avait fait de la hijrat un symbole et un moyen de légitimation à son mouvement, c'est-à-dire qu'il avait fait de la détermination politique une ligne de conduite pour atteindre ces objectifs, au lieu de se suicider par un affrontement direct avec les contestataires des tribus Sanhâja.
Selon Ibn Abî Zarc, le début du ribât était en 433 H/ 1040 ap.J.C, avec seulement sept personnalités, parmi eux l'Emîr Yahya b. Ibrâhîm al-Judâlî et Yahyâ b. cUmar al-Lamtûnî. Après trois mois, les élèves d'Ibn Yâsîn avaient commencé à se rendre au ribât, il étaient en majorité des notables de la société sanhajienne. Les sources historiques ne donnent pas beaucoup d'informations sur les sept ans du ribât, par conséquent et dans l'état actuel de nos documents, nous pouvons signaler les grandes orientations suivantes:
1-La période du ribât avait connu une continuité de la dacwa.
2-Ibn Yâsîn avait réuni au cours de sept ans un nombre important de fidèle (1000 hommes selon les sources).
3-Le partage du travail quotidien entre les membres du ribât (chasse, pêche etc...).
4-La formation politique et militaire avait continué, avec tout de même une pratique sévère et austère que signale les sources arabes (l'enseignement du malikisme, la prière en groupe, le purge politique etc...).
L'organisation interne a été suivi par un travail à l'extérieur du ribât qui consiste à faire:
1-Une propagande au milieu des tribus pour trouver de nouveaux fidèles et des alliés.
2-Le prélèvement des impôts (Zakât, cUsur etc...) qui étaient les sources principales du trésor du ribât (Bayt al-Mâl).
De la vie d'isolement au sein du Ribât que vient le nom de Murâbitînes, donné par Ibn Yâsîn à ses fidèles.
Le jihâd était l'étape suprême, où l'action militaire reste un facteur important des relations du mouvement avec les tribus Sanhâja. Ibn Yâsîn avait jugé que tout les moyens pacifiques ont été mis en oeuvre dans la période d'invitation. Par conséquent le jihâd était devenu un devoir religieux et une obligation politique:
1-Le jihâd comme devoir religieux, signifie pour Ibn Yâsîn, la mise en action de la force des armes pour accomplir la mission que Dieu avait ordonné aux croyants.
2-Le jihâd comme obligation politique, signifie qu'après une période d'invitation et une organisation au sein du ribât, la conquête des territoires était la seule réponse, par des faits concrets à la légitimité du réformateur et ses fidèles. De trois mille hommes, Ibn Yâsîn avait commencé la conquête du Sahara occidental, le premier objectif était la tribu Jûdâla, farouchement opposé aux idées d'Ibn Yâsîn. Ce dernier avait mis fin à sa révolte en 434 H/ 1042 ap.J.C, ce qui avait poussé les Lamtûna et les Masûfa à devenir les alliés du mouvement sans trop de résistance. Au cours de cette période, l'un des changement politiques les plus important était intervenu au moment de la mort de Yahyâ b. Ibrâhîm al-Judâlî en 440 H/ 1048 ap.J.C. Les Jûdâla ont désigné l'un deux pour lui succéder, afin de garder leur rôle dominant au sein du mouvement. Mais Ibn Yâsîn est intervenu en désignant Yahyâ b. cUmar al-Lamtûnî (440 -448 H/ 1048-1056 ap.J.C), après une consultation avec les Almoravides.
La désignation d'une personnalité de la tribu Lamtûna prouve une fois de plus la compétence politique d'Ibn Yâsîn. Il avait compris qu'aucune union politique ne serait possible, tant que les Lamtûna restent les maîtres des portes commerciales du nord du Sahara. Les Lamtûna, plus pragmatique que leur cousin, ont compris de leur côté que le ribât du Sénégal pouvait nuire à leurs intérêts économiques, ce qui les avaient poussés à soutenir la dacwa d'Ibn Yâsîn. Après la mort de Yahyâ b. cUmar en 448 H/ 1056 ap.J.C dans l'assaut militaire contre les Bûrghwâta, Ibn Yâsîn avait désigné comme Emîr son frère Abû Bakr b. cUmar (448 - 453H/ 1056 - 1061 ap.J.C). Jusqu'à 451 de l'hégire, la date de la mort d'Ibn Yâsîn au cours d'une bataille contre les Bûrghwâta, on remarque que la naissance du royaume almoravide était déjà en construction politique. Sur le plan des assauts militaires beaucoup de territoires sont tombés sous le contrôle du mouvement (le Sahara occidental, Audaghusht et Sijilmâsa), ce qui veut dire que les portes commerciales étaient sous le contrôle d'une même force politique et militaire, surtout après la fondation de Tâbalbâlt. La conquête a été suivi au nord vers le pays des Masmûda et le Sûs. Après les conquêtes, le trésor almoravide (Bayt al-Mâl) était devenu de plus en plus, un trésor qui peut fournir l'argent nécessaire au futurs efforts de guerre almoravide au nord du Maghrib occidental, ce qui signifie dans la tradition politique au Moyen-Age, la naissance d'un État. Sur le plan politique Abû Bakr b. cUmar avait réuni le pouvoir religieux et politique, ainsi que la désignation de son cousin Yûsuf b. Tâshfîn al-Lamtûnî à la tête des troupes au nord du Sahara. Donc le pouvoir dynastique avait commencé dès la mort du réformateur, et avec Yûsuf b. Tâshfîn le royaume almoravide était devenu une réalité en Occident musulman, après la fondation de Marrakech et la conquête de l'Espagne musulmane.
Dans la pensée politique d'Ibn Tûmart, la mise en place de la communauté almohade (al-umma al-muwahidiya), ne peut suffire à déclencher les hostilités contre le pouvoir almoravide, puisque ce dernier, malgré ces difficultés idéologiques, représentait un puissant pouvoir par son expérience militaire au Maghrib occidental et en Andalousie. Par conséquent, la période d'invitation d'Ibn Tûmart, où le programme politico-religieux avait obtenu l'adhésion de la société d'accueil Masmûda, ne peut satisfaire Ibn Tûmart qui se voulait réformateur et organisateur d'un mouvement. Pour aller au delà de son premier programme, il allait procéder à une organisation des Masmûda, tout en complétant son programme à partir des éléments suivants:
1-L'Imamat mahdiste.
2-Le jihâd (la guerre sainte) contre les Almoravides pour compléter la formule al-Amr bi al-macrûf wa al-nnahy cani al-munkar, les réformateurs musulmans avaient considéré depuis la naissance du premier État islamique, les deux derniers principes comme un devoir, une obligation et une mission des créatures (l'être humain) de Dieu, c'est-à-dire que Dieu avait ordonné aux Musulmans de pratiquer al-Amr wa al-nahy et le jihâd.
3-L'organisation des organes suprêmes de la communauté almohade et les premières expéditions militaires.
Au cours de l'étude de ces facteurs, qui ont constitué la période de l'organisme "Anti-État", nous allons tenir comptes des recours au légitimisme historique, puisque le Mahdî lui avait fait appel durant cette période pour renforcer son assise politique. Dans les écrits et les pratiques d'Ibn Tûmart, il nous semble nécessaire d'étudier la hijrat et le mahdisme.
La hijrat permanente à travers le pays des Masmûda, a été signalé par les sources arabes comme de simples déplacements du Mahdî, à l'exception d'une seul qui semble spectaculaire en 514 de l'hégire, où le Mahdî avait séjourné à Ijlîz dans une grotte au lieu d'être dans une maison, il y resta quelques jours. Le Mahdî avait en réalité reconstitué une symbolique (la symbolique de la grotte de hirâ'). Ce fait avait sûrement une influence sur les compagnons du Mahdî et les populations Masmûda. Dès sa sortie de la grotte, on remarque deux événements qui allaient traduire l'état d'esprit des populations Masmûda vis-à-vis du Mahdî:
1-La bayca au Mahdî au nom du Qurcân et de la Sunna, mais avec une pratique que le Mahdî avait mis en place pour la première fois, il consiste à mettre du sel dans la main au moment du serment.
2-Les populations Masmûda au moment d'un repas collectif, ont déclaré que le Mahdî ne mange pas, ce qu'il rejeta.
Ibn Tûmart avait accompli l'acte de la hijrat de Ijlîz à Tinmal, comme Ibn Yâsîn. Tinmal était devenu le centre et la capitale provisoire du mouvement almohade, puisqu'il était dans une région fortifié et difficile d'accée.
Le deuxième point fort de la pratique d'Ibn Tûmart était lié à la théorie de l'Imâmat. Les chercheurs ont signalé l'influence de la pensée shicite sur la théorie de l'Imâmat chez Ibn Tûmart, mais le problème est plus compliqué, puisque l'Imâmat de point de vue shicite correspond à l'Imâmat du calife chez les sunnites. Donc l'Imâm est le successeur du prophète.
L'Imâm pour Ibn Tûmart devrait être un prophète ou un Mahdî puisque l'Imâmat était de la manière suivante:
1-Âdam.
2-Noë.
3-Ibrâhîm.
4-Dâwûd.
5-cÎsa.
6-Muhammed.
Les califes orthodoxes (Abû Bakr, cUmar etc...) avaient représenté la période de hilâfat al-nubuwa. De ce point de vue, Ibn Tûmart avait pris le nom "d'al-Imâm al-Mahdiy" et le titre de calife pour son successeur cAbd al-Mu'min. L'historiographe du mouvement almohade avait confirmé les deux titres dans son ouvrage sur l'histoire du mouvement. L'Imâmat dans les écrits d'Ibn Tûmart, n'avait rien à voir avec la pensée shicite et moins encore avec la pensée sunnite. Donc comment Ibn Tûmart avait démontré la question de l'Imâmat?.
Selon Ibn Tûmart, l'Imâmat était partagé en deux période: période de la prophétie et celle du mandisme. Pour la période du prophète la succession était de Abû Bakr jusqu'à cAliy, ce qui fait que Ibn Tûmart, à la différence des idées d'al-Mawardî et d'al-Ghazâlî, avait considéré que la période de la dynastie Umayyade était une période de l'absence de l'Imâmat, c'est-à-dire que les Umayyades n'avaient aucune légitimité pour réclamer le titre de Imâm. Par conséquent, l'Imâm n'avait duré que trente ans . La deuxième période était celle de l'Imâmat mahdiste, après une longue absence de l'Imâm, c'est-à-dire du dernier calife cAliy b. Abî Tâlib jusqu'au Mahdî Ibn Tûmart. Donc Ibn Tûmart était l'Imâm al-Mahdiy et ses successeurs étaient des califes de l'Imâmat du Mahdî et non pas des califes de l'Imâmat du prophète. La pensée d'Ibn Tûmart dans ce domaine n'avait rien à voir avec les principes du shicisme sur la question de la rajca (retour) et la période de la wilâya. Il avait insisté sur la reconnaissance par les Musulmans du Mahdî. Il est selon Ibn Tûmart Muhammad reconnu par «les Arabes, les Chrétiens, les nomades et les gens des villes», puisque beaucoup de hadît allaient dans le sens de son existence.
Pour résoudre la question de la cisma (l'infaillibilité de l'Imâm), le Mahdî l'avait posé pour deux raisons:
1-Au yeux des Almohades, Ibn Tûmart avait besoin de justifier son autorité incontestable et indiscutable au sein du mouvement.
2-Le Mahdî avait reconstitué la période du prophète, mais sous forme d'une période du mahdisme, puisque la période de hilâfat al-nubuwa avait connu l'absence de l'application du droit dans le domaine de la succession. Le mahdisme ou l'idée du Mahdî avait trouvé sa légitimité dans le fiqh islamique, ce qui avait facilité depuis des siècles la déclaration du mahdisme au Moyen-Orient et en Occident musulman. La reconstitution de la symbolique prophétique était destiné à la légitimation du mahdisme, en même temps elle avait renforcé le nouveau pouvoir, ce dernier a été mis en place au milieu de tribus et qui n'avaient jamais accepté une autorité de l'extérieur, sauf un leader de leur cAsabiya dans les périodes des guerres. Le Mahdî Ibn Tûmart avait fondé pour la première fois dans l'histoire du Maghrib occidental un pouvoir politique, basé sur l'infaillibilité de l'Imâm al-Mahdiy pour réunir les tribus et dépasser leurs institutions, ce qui l'avait poussé à mettre en place une organisation de la nouvelle communauté almohade.
Pour dépasser le cadre tribal, Ibn Tûmart avait mis en place une organisation au service exclusif du pouvoir central à Tinmal. Par une expérience originale et unique dans l'histoire du Maghrib occidental, Ibn Tûmart avait organisé une structure compliquée, spécialement formée pour préparer l'assaut contre le pouvoir des Almoravides. Les organes suprêmes de la communauté almohade ont été organisé de la manière suivante:
1-Autour de l'Imâm al-Mahdiy viennent "les gens de la maison" (Ahl al-dâr), ils étaient plus proche du Mahdî.
2-Le conseil des dix (Ahl al-jamâca ou al-cashara), les premiers disciples, dont cAbd al-Mu'min b. cAliy, véritable instance du mouvement.
3-Le conseil des 50 (Ahl al-hamsîn), formés principalement de chefs de tribus et de sous-tribus (Hargha, Tinmal, Hantâta, Ganfîsa, Gadmiwa, Sanhâja, al-Qabâ'il, Haskûra etc...).
4-Le conseil des 70 (Ahl al-sabcîn), une assemblé plus ouverte.
5-Les talabas (étudiants), formés pour être les futurs idéologues du pouvoir, à partir des ouvrages du Mahdî (le Muwatta', le Tawhîd et la Murchida...).
6-Les Huffâd, à qui le Mahdî et les membres du conseils des dix enseignent le Tawhîd, avec une formation dans le domaine militaire, ces derniers avaient remplacé les Shayhs au commandement de l'armée et au gouvernement des provinces.
Dans le mouvement mahdisto-almohade, on trouve utilisés tous les moyens pour deux objectifs: fondre les Masmûda dans un nouveau État et prendre le pouvoir en Occident musulman. Par conséquent, le purges politiques du "tri" (Tamyîz), la réorganisation des organes almohades et le jihâd ont constitué le dernier teste de la umma almohade avant les grandes conquêtes de cAbd al-Mu'min. La méthode d'Ibn Tûmart avait permis l'organisation du mouvement sur des bases solides. L'historiographe du mouvement avait parlé du système de réorganisation des organes suprêmes de la umma almohade (Nidâm al-ta'âhî). Ce système au nom de l'hospitalité et de la solidarité avait permis, surtout au moment du "tri" (Tamyîz), à faire une intégration entre les Almohades. Une longue liste de noms de tribus et de personnalités était donnée par al-Baydaq, qui montre qu'au nom du Mahdî, on fait un regroupement autour de grandes tribus comme Hargha, Hantâta etc.... On remarque que le système al-Ta'âhî, signifie sur le plan politique l'intégration par esprit de solidarité au nom de la doctrine de Tawhîd, sans avoir les mêmes liens de sang, ce qui a été pour Ibn Tûmart un moyen de dépasser l'esprit des clans hostiles, à l'intérieur du mouvement aux personnalités étrangères.
Avec cette organisation extraordinaire et au nom du Tawhîd, le jihâd contre les voilés Lamtûna et leurs foqahâs (les Mujasima), surtout après une longue lutte idéologique à tout les niveaux contre le pouvoir des Almoravides, devient nécessaire. Après 9 ghazwa contre les Almoravides, les Almohades avaient perdu la bataille d'al-Buhayra en 522 de l'hégire, où le compagnon du Mahdî al-Bashîr avait trouvé la mort. Après l'assaut militaire contre la capitale Marrakech, les Almohades se sont retirés à Tinmal. Dès la mort du Mahdî vers l'année 524 H/ 1130 ap.J.C, cAbd al-Mu'min avait remporté la victoire du Maghrib central et la chute de Marrakech en 541 H/ 1146 ap.J.C, ses successeurs ont fini la constitution de l'empire almohade après la conquête de l'Andalousie et l'Ifrîqiya. L'occident musulman et pour la première fois dans l'histoire fut unifié sous une même autorité politique et militaire.