9 Février 2007
Le terme de la khidma important dans l’action sociale des ‘awliyâ’ du Maghrib, il était appliqué au contacte de la population, de ce fait al-khidma revient toujours au principe de l’abondant, puisque le waliy abandonnait ces biens, son temps, les privilèges qu’il peut avoir pour les autres. Ce devoir semble important dans la stature des waliy du Maghrib. Socialement, le waliy fait partie de la société et de ces problèmes divers (musîbât). Il était dans la difficulté ou plutôt face à la difficulté étaler par les masses populaires. Le rôle d’assistant n’était pas exclu puisqu’ils assistaient les guerriers du jihâd, les femmes et les hommes malades, les détresses des habitants suites à des catastrophes naturelles, l’agriculture et le bétail... La proximité est donc avéré quel que soit ce que nous pouvons dire sur la notion d’al-cuzla et al-ictikâf, puisqu’elle n’avait pas exclu les ‘awliyâ’ de leur milieu social, ces d’ailleurs ce qu’il ressort des biographies des saints du Maghrib médiéval. La disponibilité de ces religieux jouait favorablement dans leur sociabilité, plus encore ils étaient disponibles sans protocole classique qui caractérisait les institutions politiques. Il n’avait ni hâjib comme chez les souverains, ni sâhib al-shurta comme chez les qâdî. Il avait tout simplement l’homme frappait de la grâce divine ou sa lumière tombale après sa mort. Il n’est pas, d’ailleurs, étonnant que la plupart des tombes des sûfîs du Maghrib se soient transformé en institutions des zawâyyâ. L’attachement des populations à la mémoire de ces hommes n’avait pas affaiblie malgré les réticences des docteurs de la loi, progressivement et depuis les Almoravides, les populations les imposent par elle-même.
En effet, la société du Maghrib occidental médiéval avait crée ces héros, ces saints et sa spiritualité traditionnelle pour ne pas dire son Islâm. Elle avait conjugué ces cibâdât fondamentaux au sein de l’Islâm avec un complément éducatif des ‘awliyâ’ pour honorer quelque pratiques du zuhd primaire. En remarque que l’intervention de l’appareil politique pour canaliser cette ruer autour du sûfisme et ces ‘awliyâ’ n’avait pas eu beaucoup de résultat à long terme. Le pouvoir politique médiéval, très enracinait dans les affaires de la cité (Masâ’il al-dunyâ ou ahwâl al-dunyâ) véhicule la tragédie d’al-zawâl bacda al-ciza du politique. Ce fait imparfait de l’autorité l’affaiblissait par rapport au sûfî, l’homme qui continuait à veiller sur la ville et ses artisans-commerçants et sur la campagne et ces récoltes. L’homme qui n’imposait ni impôts ni droit de passage sur les routes, de ce point de vue, le sûfî préparait l’ultime demeure au delà de ce bas monde, ce qui le place au sommet de la hiérarchie religieuse
En comparaison avec les mouvements politico-religieux de l’Islâm médiéval qui prônaient la dacwa dîniya wa rad al-madâlim, le sûfisme avait fait le choix de la khidma au sens du service rendu dans le cadre d’une spiritualité de l’abondant du monde bas. Il est important de savoir qu’entre les deux termes de l’action sociale et politique ainsi que les objectifs des deux tendances, il avait une grande différence. Le premier les populations l’ont soutenu ou haie selon leurs intérêts politiques, tribal et économique (maslaha fardiya wa jamâciya), même si la dacwa de rad al-madâlim a eu sa part de connotation religieuse. Par conséquent, la dacwa se terminait souvent par un dominant et un dominé au sein de la société du Maghrib. La khidma du sûfî-waliy, ne s’intéresse nullement à la notion de dominant / dominé, puisque les ‘awliyâ’ ne distinguent nullement l’appartenance sociale et ethnique des populations. Ils instaurent une notion plus juste (al-tasâwî bayna al-halq) dans un cadre égalitaire sans intérêts. De ce point de vue, l’équilibre est supposé acquis entre toutes personnes qui marchent sur le pas du waliy. La khidma et la fraternité égalitaire que le waliy instaurait dans sa quête spirituelle constitue l’un des éléments qui ont séduit les masses populaires. Ces liens entre peuple / waliywaliymadhab toute en prenant le chemin de la voie mystique. alimentait les réticences et l’hostilité des détenteurs du pouvoir au Maghrib médiéval surtout que le mouvement des avait fédéré des horizons politique, tribale et sociale différentes. Ils ont travaillé au sein du
En effet, le parcours de presque la majorité des sûfîs du Maghrib, d’après les biographies, reconnaissaient le peuple, puisqu’il applique la pratique du nufûr ibticâd de ‘ûlî al-amr. Il est absurde de considérer que les sûfîs n’étaient pas au courant des rapports de force et de l’autorité gestionnaire de l’espace musulman. Ils étaient avant tout des hommes de loi, conscient de l’importance de gérer la communauté. Par conséquent le terme de nufûr ne signifiait pas faire abstraction de toute organisation des institutions, mais il s’agissait du bilan. Les sûfîs avaient un regard sur le bilan de ‘ûlî al-amr, ces ce qui ressort des textes hagiographiques. A notre connaissance le jihâd et les impôts de la première génération de la dynastie almoravide, almohade et mérinide ont été appréciées et aucun texte ne vient les contredire. Par ailleurs le bilan de l’impôt illicite, droit de passage, le vin et les mœurs en général ont été contestés par les sûfîs à travers leurs interposition et médiations entre les populations et les détenteurs du pouvoir (al-tughât). Le nufûr faisait office de déclaration d’opposition au pouvoir en place. Les sûfîs-waliys appliquaient l’abstention pour exprimer leur désaccord et leur mécontentement d’une direction qui n’était pas digne de représenter la loi de Dieu sur terre. Dans tous les cas, ne sont-ils pas élus par les armes d’une partie de l’umma et dans des conditions particulièrement douteuses, malgré la dacwa dîniya. Les ‘awliyâ’ pensent-ils de cette manière ? Rien le confirme, ce qui est sûr, ces qu’ils ont appliqué ce principe à l’ensemble des détenteurs du pouvoir au Maghrib médiéval. La khidma et le nufur deux piliers important des ‘awliyâ’, menait à s’interroger sur leur avis des problèmes économique et sociale. Comment ces hommes perçoivent-ils la société et ces problèmes ?
Dès le début en remarque que beaucoup de textes représentent les sûfîs comme des marginaux dans la société médiévale du Maghrib, sans aucun doute leur attitude nouvelle de fuir (Hurûb) le monde réel du vécu avait contribué à cette présentation fossé. Certes, le hurûb mina al-dunyâ était un acte important dans la quête de la spiritualité, mais ce même comportement dérangeait les autorités et les orthodoxes, puisqu’il produit un phénomène d’agitation sociale à cause du regard d’admiration des populations pour ces adorateurs de Dieu dépourvu de tout intérêt matérielle de ce bas monde.
S’il y a un point sur lequel tout le monde s’accorde à dire qu’il représente l’élément fondateur de l’influence des ‘awliyâ’ au sein des masses populaires, l’éloignement du bas monde (al-maslak al-taqashufî) est le plus important qui frappe les esprits. Les ‘awliyâ’ du Maghrib ont intégré cette voie importante aux yeux des masses. Les sûfîs en suivie le modèle du prophète. Ils ont appliqué le sabr pour oublier le bas monde qui reste un facteur de makârih et de l’illicite. Ibn al-cArîf le défini comme un facteur important pour s’écartait des poubelles du monde et ses gens. Si en regard à travers les textes la nourriture et l’habillement ainsi que les habitats des sûfîs, la première remarque est que la vie du sûfî est faite de simplicité et de dénuement. Le célèbre mystique Ibn Hirzihim se nourrissait du pain et du lait fermenté. Abû Mûsâ al-Dukkâlî se contentait de quelques herbes et de férule (casâlîj al-kalakh).