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Histoire du Maghreb تاريخ المغرب الكبير

Le rêve de l'unité du Maghreb et la fiscalité dans les réformes d'Abû al-Hasan.

Le sultan mérinide Abû al-Hasan, grand souverain, avait une politique inspirée de la politique almoravide et almohade en ce qui concerne l'unité du Maghreb. Abû al-Hasan, après des préparatifs minutieux au Maghrib occidental, avait entamé une expédition sur les frontières de la dynastie pour mettre fin au pouvoir cAbd al-Wadîde à Tlemcen et celui des Hafsîdes à Tunis. La défaite d'Abû al-Hasan dans la bataille d'Al-Qayrawân en date du muharam 749 H/ 1348 ap.J.C devant les Hafsîdes, soutenus par les tribus arabes nomades de l'Ifrîqiya, avait mis fin au rêve de l'unité et le début des attractions entre Abû cInân et les Zayanides de Tlemcen pour un retour aux frontières. L'état de l'Andalousie a été très favorable au catalans après la victoire de la chrétienté dans la bataille de Tarîf du 7 jumâda 741 H/ 6 octobre 1340 ap.J.C, malgré la préparation à cette bataille par Abû al-Hasan dans la ville de Sabta (Ceuta), en impliquant la dynastie nasrîdes des Banû al-Ahmar. Donc le rêve d'Abû al-Hasan pour une unité du Maghreb était en grande partie lié à la situation entre la chrétienté et l'islâm en Andalousie, puisqu'aux yeux d'Abû al-Hasan, les mérinides ne pouvaient pas mener une politique offensive à al-Andalus tant que ces frontières orientales étaient menacées par les deux puissances, en particulier les Banû Zayân. La politique de son fils Abû cInân avait essayé un autre rapprochement avec les hafsîdes de Tunis par voies de liens matrimoniaux entre les deux familles régnantes en 758 H/ 1357 ap.J.C.

Après la prise de Tlemcen par le sultan Abû al-Hasan, un grand nombre des malikites et des notables de la ville ont intégré l'administration sultanienne pour jouer des rôles politiques et diplomatiques. Ce rôle allait transformer la dynastie mérinide puisque toutes les réformes ou traités avec les rois chrétiens d'Espagne sont gérés à partir des principes fondamentaux du malikisme. A ce titre, le texte d'al-Musnad al-Sahîh d'Ibn Marzûq signale parmi les réformes d'Abû al-Hasan dans le domaine de la vie économique de la cité musulmane, le retour à l'impôt coranique (Sadakât et cUshûr) et la diminution de la moitié des impôts illégaux. Dans le même domaine, le sultan Abû al-Hasan avait écarté les percepteurs juifs et chrétiens des impôts au Maghrib et en Ifrîqiya. Un privilège que les malikites ont toujours dénoncé depuis les zîrîdes, puisque ces percepteurs appartiennent à la communauté religieuse de la dimma (Wa lam yabqâ li-dimiyun wilâyatun calâ muslim fî al-maghârim).

La politique fiscale d'Abû al-Hasan était, dans une large mesure, défavorable aux communautés religieuses. Les malikites ont créé un retour à l'application strict de la Sharîca où la dimma avait fait les frais dans deux domaines: la fiscalité et la pression exercée par la société. La communauté juive aussi était dans une situation très difficile comme en témoigne la position de l'Imâm Abû Ishâq Ibrâhîm b. Mascûd qui avait incité les Sanhâja au soulèvement contre les juifs de leurs territoires en présence du sultan Abû al-Hasan.

Donc entre le rêve de l'unité du Maghreb et le retour à la fiscalité coranique, Abû al-Hasan ne pouvait pas faire face aux dépenses du pouvoir central. C'est pour cette raison que le retour à la loi stricte de la dimma était aux yeux du sultan et des docteurs de la loi malikite un moyen pour trouver l'équilibre financière de la dynastie mérinide. La politique des réformes d'Abû al-Hasan al-Marînî, sous l'influence des malikites avait provoqué une crise financière sans précédent dans l'histoire de la dynastie dans un moment où la guerre du Maghreb était engagée et la politique en Andalousie avait pris la forme de défense et de repli.

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