"Al-Muciz b. Bâdis, qui régna à Qayrawân de 1016 à 1056 ap.J.C, avait chargé son médecin et courtisan, le juif Ibn
cAtâ' d'aller trouver Abû cImrân al-Fâsî pour lui demander une consultation juridique en son nom. Abû cImrân le fît entrer chez lui, pensant avoir affaire à un dignitaire de la cour, mais, quand
on lui eut révélé la religion d'Ibn cAtâc, il lui lança: "Ne sais-tu pas que ma maison et aussi sacrée que ma Mosquée? Comment as-tu osé y pénétrer? et il le fit expulser. Le médecin sortit,
saisi de frayeur. Comme il ne portait pas l'insigne distinctif, le Sayh fit teindre, sur le champ, l'extrémité du turban de l'intrus et lui dit: "Retourne auprès de celui qui t'a dépêché et
dis-lui qu'il m'envoie un musulman pour recevoir la réponse sollicitée, car je répugne à te charger de porter les noms d'Allâh et l'un quelconque de Ses commandements".
Après avoir raconté au prince l'affaire et la probation d'Abû cImrân, al-Muciz avait répondu:
"En agissant comme je l'ai fait, lui dit al-Muciz, j'ai voulu te montrer la puissance de l'Islâm, la vénération qu'inspirent les savants musulmans et les signes de sainteté dont Allâh les
gratifie, dans l'espoir que tu te convertirais à l'Islâm".
Texte dans CUOQ Soseph, L'Eglise d'Afrique..., pp., 164-165.